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Les liens toxiques sont source de débat depuis une dizaine d’années, et notamment depuis la première fois que Google s’est positionné sur ce sujet lors de la mise en place du filtre Google Penguin en avril 2012.
Ce filtre avait pour objectif de pénaliser les sites utilisant des techniques de manipulation des liens pour améliorer leur référencement naturel : la sur-optimisation, les liens artificiels ou encore le spamming. En bref, Penguin privilégiait (c’est toujours le cas aujourd’hui) les pratiques naturelles et éthiques de référencement, et décourageait les stratégies d’acquisition de liens de mauvaise qualité.
Deux écoles de pensées ont ainsi émergé dans la communauté SEO : celle en faveur de la suppression des liens toxiques (désaveu de lien), et celle qui penche plutôt pour une conservation de ces liens. Décryptage dans notre article.
Pour aller plus vite :
D’une manière générale, qu’est-ce qu’un lien qualifié de “toxique” ?
Dans le contexte du référencement naturel (SEO), le terme de « lien toxique » fait référence à un lien hypertexte émis par un site web considéré comme nuisible ou de mauvaise qualité aux yeux des moteurs de recherche.
Au-delà de l’impact négatif que ces liens toxiques peuvent avoir sur l’e-réputation d’une marque, la question qui se pose est la suivante : est-ce que ces liens ont un impact négatif sur le positionnement des pages du site ciblé dans les résultats de recherche ?
L’origine d’un lien toxique peut être diverse : des sites spammeurs, des réseaux de liens artificiels, des sites ayant un contenu de faible qualité ou des pages web utilisant des pratiques de référencement contraires aux directives des moteurs de recherche.
La génération de liens toxiques provoqués volontairement en ciblant un site concurrent, pratique qui s’apparente au negative SEO (NSEO), est par ailleurs une technique de concurrence déloyale sur certains marchés.
Pour éviter des sanctions de la part des moteurs de recherche (en partant du principe que ces liens sont réellement mauvais pour le SEO), il est conseillé aux webmasters d’effectuer régulièrement des audits de liens pour les identifier.
Toutefois, nous constatons que beaucoup de désinformation et de questionnements existent sur le sujet, suscitant parfois des réactions de panique dans la communauté SEO à chaque Update de l’algorithme Penguin. Mais alors, qu’en est-il réellement ?
Quels sont les signaux qui peuvent renseigner sur la présence de liens toxiques ?
- Vous constatez une forte augmentation de vos backlinks sans avoir modifié votre stratégie d’obtention de liens (de qualité).
- Vos positions ne s’améliorent pas alors que vous menez des actions SEO conformes aux bonnes pratiques du référencement naturel.
- Votre visibilité, et par conséquent votre trafic, baissent sans discontinuer.
En cas d’alerte pour liens toxiques, quel comportement adopter ?
- Premier cas de figure : votre site est sous le coup d’une pénalité
Attention ! Une contre-performance SEO n’est pas toujours synonyme de pénalité.
Avant de tomber dans la paranoïa et d’incriminer une pénalité (une contre-performance SEO peut, dans la majeure partie des cas, s’expliquer plutôt par un facteur bloquant ou un frein technique sur le site), vous devez vous poser 2 deux questions :
1. Est-ce que la baisse de performances SEO sur mon site coïncide avec une mise à jour de l’algorithme de Google ?
Dans ce cas, votre site peut en effet être touché par une mise à jour Google Penguin à cause d’un trop grand volume de liens de mauvaise qualité.
Avez-vous contrôlé dans la Google Search Console si un message indique que votre site est frappé par une pénalité ?
2. Si un message comme celui-ci apparaît, c’est la confirmation que votre site est frappé d’une pénalité manuelle : un Quality Rater a jugé que votre stratégie SEO tente abusivement de manipuler Google.
Seule l’une de ces 2 vérifications pourra confirmer la pénalité due à un profil de lien toxique.
- Second cas de figure : vous n’êtes manifestement pas frappé par une pénalité, mais votre site a pu recevoir un grand nombre de liens artificiels (en provenance d’actions délibérées ou non). Un audit de vos liens externes révèle des liens toxiques en proportion importante, et vous craignez à tout moment une pénalité.
Pourquoi certains votent contre le maintien des liens toxiques ?
L’argument principal de ceux en faveur de la suppression des liens jugés comme “toxiques” est qu’ils envoient de mauvais signaux aux moteurs de recherche.
S’ils sont trop nombreux, ils prennent le pas sur les bons liens, nuisant ainsi au positionnement des pages et pouvant mener à ce que tout webmaster redoute : une sanction de la part des moteurs de recherche.
C’est à partir de Penguin (en 2012) que sont apparues les premières pénalités pour liens entrants toxiques. C’est aussi à cette époque que les âmes sombres du SEO se sont mises à provoquer sciemment des pénalités via la manipulation de réseaux de liens toxiques.
Le terme de negative SEO a ainsi fait surface, ce qui est probablement l’attaque SEO la plus injuste auquel un site peut être confronté puisqu’ il est impossible de s’en prémuniret encore plus difficile d’en guérir…
Pour savoir si vous êtes la cible d’un spamming de liens toxiques dès qu’une pénalité semble confirmée, vous devez réaliser un audit approfondi de votre profil de liens.
Mais alors, comment identifier quel lien est réellement “toxique” parmi tous vos liens ?
La majorité des outils SEO permettant un audit de backlinks, à commencer par l’incontournable Google Search Console, mais aussi Semrush avec son score de toxicité ou encore Moz, ne vous permettent pas de voir rapidement quels liens méritent d’être analysés de plus près.
De plus, les analyses sont souvent contradictoires d’un outil à l’autre. Google est sans aucun doute le mieux placé pour savoir quels liens ont provoqué la pénalité, mais ne comptez pas sur Google pour vous aider à vous sortir d’une situation que vous avez vous-même créée, une sortie de pénalité trop facile reviendrait à vous encourager à fauter à nouveau…
On peut préférer Semrush pour d’autres de ses fonctionnalités, l’analyse de backlinks n’étant pas sa fonctionnalité première.
Un audit de backlinks nécessite donc de croiser plusieurs outils et de multiplier la data pour définir un plan d’action. Dans cette discipline de spécialistes, l’équipe Develink peut vous aider à réaliser un audit et un plan d’action si vous ne disposez ni d’outil, ni de méthodologie.
Si vous devez procéder au nettoyage de liens, vous avez deux possibilités :
- Contacter un à un les sites éditeurs et leur demander de supprimer le lien.
- Transmettre un fichier listant les pages à désavouer sur Google Search Console via l’outil Disavow Tool. Si vous n’avez pas encore d’expérience sur le nettoyage de liens, vous allez assez rapidement vous rendre compte que cela peut prendre beaucoup de temps, et que le résultat amène souvent quelques désillusions.
Faut-il vraiment supprimer les liens jugés “toxiques” ?
La deuxième école de pensée estime que les liens qualifiés de “toxiques” par certains ne sont pas néfastes pour le SEO. Pourquoi cet avis complètement opposé ?
Entre 2012 et 2016, il était relativement courant de faire face à des pénalités manuelles ou algorithmiques et de devoir engager des ressources de detox.
Mais après 2016, et plus précisément après 2018, la communication de Google semble officialiser la fin du negative SEO. Google communique peu, et quand il communique, c’est de manière très factuelle.
Il faut reconnaître que le negative SEO a plutôt desservi la communication du moteur. Google n’est pas du genre à faire aveu de faiblesse, mais en communiquant sur la fin du negative SEO, le moteur de recherche confirme indirectement que les bons liens seront toujours un facteur de classement important, et que les mauvais liens seront désormais traités directement par son filtre Penguin.
Imaginez qu’entre 2012 et 2016, le référencement de votre site progressait au rythme d’une boîte de vitesses d’un bateau à moteur ayant 3 positions : Avant, Neutre, Arrière. En pleine possession de ses moyens, le site évolue avec des backlinks qui poussent vers l’avant. Si Google détectait des liens de mauvaise qualité, ces liens exerçaient une force vers l’arrière (à contre sens, ou force négative).
À partir de 2016, Google a supprimé la marche arrière. Ainsi, un lien sera désormais neutre (n’exerçant aucune poussée), ou poussera vers l’avant.
C’est la meilleure réponse de Google pour traiter le negative SEO (quand il relève des backlinks).
Google est puissant mais pas sans faille, en particulier lorsqu’il s’agit de qualifier un bon lien par rapport à un mauvais lien. Certains liens entrants, bien qu’ils ne soient pas de grande qualité, peuvent tout de même apporter un peu de poussée.
A quel risque j’expose mon site en voulant traiter les liens toxiques ?
En faisant un gros nettoyage spontané pour supprimer ou désavouer en masse ces liens, vous risquez d’obtenir l’effet inverse d’une amélioration de votre SEO car vous risquez de neutraliser des bons liens sans le savoir.
Un peu de documentation
Les représentants de Google
A l’occasion du SMX Paris en 2014, Google reconnaît avoir modifié son algorithme en écartant totalement le critère des liens (popularité) durant 3 mois. C’est un échec : le spam de contenus prend le dessus sur la qualité des résultats. Google fait marche arrière. Depuis, il a mainte fois confirmé que les liens demeurent un facteur déterminant dans le classement des pages.
Google a finalement pris position sur le sujet en 2016 lors de l’update de l’algorithme Penguin 4.0 en communiquant sur des éléments en faveur du maintien des liens de faible qualité. En effet, ses portes paroles John Mueller, Gary Illyes, ou plus régulièrement en France Vincent Courson, ont plusieurs fois pris la parole sur les réseaux sociaux à ce sujet ou lors de conférences.
Après avoir reconnu il y a quelques années l’existence du negative SEO et de l’effet néfaste de ces pratiques sur le positionnement des pages d’un site, le moteur de recherche a affirmé au lancement de Penguin 4.0 avoir évolué sur le traitement des liens toxiques.
En effet, Google a implémenté dans l’algorithme Penguin un système d’identification de la qualité du lien qui, si jugé toxique et non volontaire, ne sera pas analysé par l’algorithme. Vous l’aurez compris, ce lien n’aura donc aucun mauvais impact sur la page qu’il cible.
Le SEO en 500 questions: Tout savoir sur le référencement ! , Olivier Andrieu, Éditions Eyrolles 2021
Les concours SEO ont disparu
En 2019 enfin, à la surprise générale, le gagnant du concours SEO NextLevel n’était pas du tout celui attendu. Le décryptage de sa stratégie démontre au terme du jeu que peu de liens ont été mobilisés par le vainqueur, mais qu’il aurait subi de nombreuses attaques de NSEO. Sans le vouloir, ce sont ces tentatives de negative SEO (blast de liens toxiques) qui ont pu contribuer à sa victoire. Depuis cette date, il n’y a plus de concours SEO. D’ailleurs, la communauté Black Hat semble s’être détournée du SEO depuis cette date, au profit d’autres stratégies (Google Discover par exemple).
Qu’en pensons-nous chez Develink ?
Chez Develink, notre avis est tranché depuis 2017 : nous sommes contre la suppression des liens toxiques.
Pourquoi ? Parce que cela est tout simplement contre-productif, et nous pouvons le justifier en 3 courts arguments :
- vous risquez une perte de jus en supprimant des liens qui sont pris en compte dans votre score de popularité
- vos performances SEO peuvent en être impactées négativement
- vous allez perdre du temps et des ressources qui pourraient être mobilisés sur la création de nouveaux contenus utiles et sur l’acquisition de nouveaux liens plus qualitatifs, à savoir la seule solution efficace pour inverser la tendance et appuyer votre croissance.
En bref, nous estimons que : soit les robots du moteur de recherche décident de suivre le lien selon son profil, soit non. Selon nous, la réelle bonne pratique à privilégier pour éviter certaines pénalités et mener une stratégie SEO performante est de privilégier la qualité du contenu , que ce soit sur votre propre site, ou sur les sites susceptibles de faire un lien vers vos pages. Et oui, le contenu est un élément sur lequel Google ne cesse d’augmenter sa vigilance quant à son authenticité et son utilité pour l’internaute.